En 2023, près de 60 % des 15-24 ans déclaraient s’informer d’abord via TikTok, Instagram ou Snapchat, reléguant la télévision à la quatrième place. Les médias traditionnels enregistrent une chute sans précédent de leur audience chez les moins de 25 ans, malgré des efforts constants d’adaptation sur le numérique.
La hiérarchie des plateformes évolue rapidement et bouleverse la circulation de l’information. Les formats courts dictent les tendances, tandis que les algorithmes imposent leur sélection. Les sujets valorisés par ces nouveaux canaux se distinguent nettement de ceux plébiscités il y a dix ans.
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Pourquoi les réseaux sociaux changent tout dans la façon dont les jeunes s’informent
Le journal du soir n’a plus la cote. Les jeunes générations se tournent d’abord vers TikTok, Instagram et YouTube. Ici, pas de fil d’actualité imposé : l’algorithme s’empare de la sélection, façonne une galerie de contenus sur-mesure, rythmée au pouce. Le contenu épouse la vitesse d’un scroll, la vidéo courte s’impose, propulsée par la logique virale de TikTok.
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Désormais, l’information circule sans le moindre intermédiaire, portée par des influenceurs dont la notoriété dépasse largement celle des marques historiques. Les ados citent d’abord des créateurs, rarement un journal ou une chaîne. Sur ces plateformes, c’est le format qui interpelle bien avant la source. L’essentiel ? Des décryptages éclairs, des tutoriels à la chaîne, des témoignages concis, des analyses brèves et accessibles.
Trois dynamiques structurent ce nouvel écosystème :
- Rapidité : l’information arrive en temps réel, les notifications s’enchaînent, chacun réagit à chaud.
- Personnalisation : chaque fil propose une sélection taillée sur mesure, adaptée aux intérêts, envies et curiosités de chacun.
- Interaction : l’espace ne se limite plus à la consultation : commentaires, partages, débats, chaque utilisateur participe à la conversation.
Ce paysage bouleverse la donne. Les grands titres ne font plus la loi : l’offre des médias sociaux dynamite les frontières, mêle actualité, engagement et divertissement. La génération réseaux sociaux construit son propre rapport à l’information, invente de nouveaux codes, selon le réseau investi et les usages de chaque plateforme.
Instagram, TikTok, YouTube… quelles applis dominent vraiment le quotidien de la Gen Z ?
Trois noms reviennent sans cesse : Instagram, TikTok, YouTube. Ce trio accapare des heures de consultation, façonne les habitudes et les références de la Gen Z. Sur ces plateformes, le parcours s’apparente à une mosaïque : une succession de contenus éclairs, d’images léchées, de vidéos qui explosent parfois les compteurs.
Sur TikTok, la créativité s’affiche sans filtre. L’algorithme propulse des vidéos qui accrochent le regard en quelques secondes : impossible de résister à la tentation du “juste une de plus”. Selon Médiamétrie, 63 % des 15-24 ans y sont présents. De son côté, Instagram s’impose avec ses stories et reels, taillés pour des utilisateurs en quête d’instantané et de visuel. YouTube, pionnier du genre, conserve sa place : qu’il s’agisse de vlogs, de tutos, de podcasts ou de formats longs, chacun y trouve son compte, à toute heure.
Voici ce que chaque plateforme apporte à la table :
- TikTok : pour la viralité, la créativité et la dynamique instantanée
- Instagram : pour l’esthétique, l’échange et la capacité à influencer
- YouTube : pour la diversité des contenus, la possibilité d’approfondir et un accès à des archives quasi-infinies
Ces plateformes de réseaux sociaux sont devenues bien plus que de simples espaces de loisir. Elles servent aussi de moteurs de recherche, d’outils pédagogiques, de vitrines pour les créateurs de contenu. Pour la Gen Z, elles constituent une source d’informations, de repères et d’inspiration : de quoi dessiner une nouvelle carte des usages et des audiences, bien différente de celle des générations précédentes.
Centres d’intérêt, formats préférés et nouvelles tendances : ce qui capte l’attention des jeunes en 2024
Les centres d’intérêt des jeunes s’ajustent au rythme des plateformes, véritables caisses de résonance. Le jeu vidéo occupe une place de choix : Fortnite, Minecraft, Valorant ne sont pas que des loisirs, ils fédèrent des communautés actives où l’on collabore, invente, partage des expériences inédites. Les nouvelles technologies, intelligence artificielle, réalité augmentée, crypto-actifs, intriguent et inquiètent à la fois, alimentant des discussions sur la liberté, le travail, le contrôle.
La santé mentale s’invite régulièrement dans les fils d’actualité. Podcasts, threads sur X, vidéos TikTok : le format court, direct, incarné, s’impose. Les influenceurs et créateurs de contenu prennent la parole, s’emparent de sujets intimes, explorent la société, la sexualité, mais aussi les enjeux des sciences humaines, avec un ton à la fois expert et personnel. L’audience recherche des contenus qui conjuguent vécu et savoir, analyse et ressenti.
Trois grandes tendances s’imposent dans les usages :
- Jeux vidéo : des espaces où l’on se retrouve, où l’on expérimente collectivement
- Santé mentale : une parole plus libre, des ressources partagées, un soutien décomplexé
- Nouvelles tendances : revendications pour le climat, engagement en faveur des droits, explorations créatives numériques
La fondation Jean Jaurès constate que les jeunes se tournent vers des formats immersifs, interactifs, visuels. Des initiatives comme National Geographic Kids ou les contenus de Camille Aumont Carnel s’adressent à ces publics en quête de sens, d’authenticité, d’impact. Les adolescents, inlassables explorateurs, poussent les médias à se réinventer, à tester, à innover.
Demain, la nouvelle génération ne se contentera plus de consommer l’info : elle la façonnera, la questionnera, la partagera, à sa manière, sur ses propres terrains de jeu.
